Notre voyage en Mongolie continue, tandis que la poussière des pistes salit les vans russes de nos chauffeurs, qui s’acharnent à les nettoyer à chaque arrêt. Nous partons pour la vieille cité de Karakorum, capitale du vaste empire de Mongolie au XIIIème siècle, et son antique monastère bouddhique, Erdene Zuu !

Nous roulons un certain temps pour arriver à Karakorum. Il faut savoir que la « route » en Mongolie est beaucoup plus fatigante que nos routes européennes, et qu’on y roule aussi beaucoup moins vite. Il y a parfois de l’asphalte, mais il est miné de nids-de-poules. A l’entrée et à la sortie des villages, des dos d’âne étroits mais violents espèrent ralentir les véhicules. Qu’à cela ne tienne, tout le monde les contourne par le bas-côté !

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Route fatigante… Mais belle route !

La plupart du temps, nous roulons sur des pistes. Qui dit pistes dit bosses, creux, trous divers et variés. J’ai vraiment cru une fois que nous allions verser dans un virage ! Notre van est équipé de poignées en tissus pour que nous nous tenions, et d’amortisseurs sacrément rebondissants. Bref, au bout de deux heures notre patience est généralement à bout. Heureusement, notre chauffeur passe en boucle sa playlist de hits mongols, et nous mangeons des dizaines de chupa-chups. La vie est belle !

Arrivés à Karakorum, nous voyons pour la première fois de notre périple des boutiques de souvenirs pour touristes. De part son histoire exceptionnelle, cet endroit est en effet visité par la plupart de ceux qui se rendent en Mongolie, comme nous nous apprêtons à le faire.

Karakorum, première ville mongole

Au début du XIIIème siècle, l’empire mongol est à son apogée. Gengis Khan a établit la domination de son peuple sur un territoire qui s’étend du Pacifique à la mer Caspienne, comprenant les steppes de Mongolie, la Corée, la Chine du Nord et une partie de l’Asie centrale. Pas mal, non ?

L’empire mongol au XIIIème siècle – Carte Wikimedia Commons

Or, cet empire ne possède pas de capitale, car les Mongols sont des nomades. Vers 1220, Gengis Khan décide d’établir un camp de base à Karakorum, pour offrir un lieu de vie à ses concubines, ainsi qu’à ses conseilleurs, durant ses campagnes militaires. Il meurt en 1227, et son fils Ögödei lui succède. Le nouvel empereur souhaite imiter le modèle des autres peuples pour montrer au monde la puissance mongole, en construisant une capitale puissante.

Il fait alors édifier une muraille autour de Karkorum, ainsi que 4 portes face aux points cardinaux et de nombreuses statues. La ville est ouverte à tous les cultes, et à tous les peuples de l’empire mongol. Très peu d’autochtones y vivent, car la plupart refusent de se sédentariser.

Dans les années 1260, Kubilai, cinquième grand khan, transfère la capitale impériale en Chine, dans l’ancienne capitale des Jin, à laquelle il donne le nom de Khanbalik, qui est aujourd’hui l’actuelle Pékin. Karakorum subit des dégâts durant des guerres civiles, notamment celle opposant Kubilai à son frère, avant d’être définitivement détruite par les Ming en 1388.

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Visite du monastère d’Erdene Zuu

Un peu d’histoire : le monastère d’Erdene Zuu a été construit en 1585 par Abadai Khan, en partie avec les pierres issues de la destruction de Karakorum, accolé à l’enceinte de l’ancienne capitale. En 1872, il comptait 62 temples différents. En 1939, il fut détruit comme la plupart des monastères mongols lors d’une purge communiste. Seuls 3 temples et le mur subsistèrent. En 1947, les temples rouvrirent sous forme de musées. Il faudra attendre 1990 et la chute du communisme pour qu’une activité religieuse reprenne. Aujourd’hui, c’est donc un monastère bouddhiste actif tout en étant un lieu ouvert aux touristes.

Lorsqu’on pénètre dans l’enceinte d’Erdene Zuu, c’est un immense terrain herbeux ceint par un mur de stupas qui s’offre au regard, ponctué de temples tibétains, chinois et mongols. Il doit bien y avoir une vingtaine de minutes pour traverser le complexe !

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Le mur d’enceinte et ses 108 stupas (chiffre symbolique dans le bouddhisme)
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Notre guide nous emmène visiter chaque temple, avec de nombreuses explications détaillées. J’aime beaucoup les croyances tragico-comiques du bouddhisme, comme celle de cette déesse qui épouse un monstre pour le tuer. Mais tombant enceinte, elle se voit obliger de tuer sa progéniture ! N’est-ce pas terrible ?

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Le temple tibétain d’Erdene Zuu

La visite est intéressante, mais il y a beaucoup d’explications, donc nous abandonnons le groupe après le 2ème temple. S’asseoir sur les marches, s’imprégner de l’atmosphère des lieux, regarder les moines vaquer à leurs occupations ou les mongols venus prier ou visiter, c’est aussi une belle façon de ressentir le pays. Spotted : un jeune moine sur son smartphone sous le livre de prières !

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Un homme prie devant une stupa

Shopping au marché des nomades

Après une nuit dans un camp de yourtes très luxe, nous partons pour Arvayheer, la capitale de la région de l’Övörkhangai. Il pleut. Notre programme prévoit la découverte du musée régional de la ville. Vous avez sans doute compris que les musées ne sont pas ce qui nous intéresse le plus en Mongolie, mais lorsqu’on voyage en groupe, il faut savoir s’adapter !

Le musée est un musée d’ethnographie, dans lequel nous sommes seuls, à croire qu’il a ouvert pour nous. Vieux, vétuste, avec des couloirs gris et tristes, des éclairages ternes et des animaux extrêmement mal empaillés, nous allons bien vite attendre le reste du groupe dehors… Au moins nous aurons bien ri devant les « talents » de taxidermistes des mongols !

La suite du programme est plus réjouissante : nous allons nous promener au marché. Ici on trouve de tout, et notamment de quoi construire sa yourte ! Là on vend la structure en bois, ici du feutre en rouleaux, lits, meubles, poêles et tuyaux, cordes, mais aussi bottes, selles, étriers… Chaque marchand est spécialisé, et a installé sa boutique dans un container !

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« Je prendrai le 3e tuyau de poêle en bas à gauche s’il vous plaît »
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Nous échangeons des regards et des sourires, certains sont un peu timides ou étonnés de nous voir là, et d’autres beaucoup plus à l’aise et rigolards. Le marché continue aussi en intérieur, et là nous tombons sur LE spot de rêve de toute fashionista fan de fripes : une boutique avec des MILLIERS de chaussures vintage en super bon état, coûtant absolument trois fois rien.

Je craque sur une paire de baskets montantes vintage et colorées, et une paire de chaussures de rando old school en cuir, le tout pour 18€… Un prix baissé par le vendeur de lui-même lorsqu’il voit que je prends deux paires ! Ma mère repart avec une veste en cuir rouge magnifique, ma sœur avec des chaussures aussi… Heureusement que nous n’avions que peu de temps dans cette boutique !!

Nous passons la nuit dans un camp de yourtes dans le désert. Je vois même un petit renard couleur de sable en sortant de ma yourte ! Nous jouons avec nos chauffeurs à un jeu mongol, consistant à lancer d’une pichenette avec le majeur un projectile pour faire tomber des bouchons de bouteille. En criant au moment du lancer, bien sûr !

voyage mongolie

Karakorum et le monastère d’Erdene Zuu sont des visites « incontournables » lorsqu’on se rend en Mongolie, en tant que vestiges du grand empire mongol. Mais j’ai soif de rencontres avec les nomades et de paysages, donc ce n’est pas la partie que j’ai préférée de ce superbe voyage !

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