Ainhoa, plus beau village basque ?
Au petit matin -ceux qui nous connaissent savent que nous sommes plutôt des lève-tard, mais en camion quand le soleil se lève, nous aussi – nous quittons Biarritz (relisez ici la première étape de notre roadtrip). Nous souhaitons nous rendre au village d’Ainhoa, cité dans notre guide comme “l’un des plus beaux villages du pays Basque”, puis ensuite aller à Espelette, plus connu car ayant donné son nom au fameux piment.
Arrivés à Ainhoa en début de matinée, nous découvrons son église ceinte d’un tout petit et mignon cimetière au pied de laquelle se trouve le fronton pour jouer à la pelote basque. Nous y apprenons que ce jeu, inspirée du jeu de paume, se pratique de trois façons : à la main, à la pala (petite raquette en bois) et à la chistera (une sorte de grosse cuillère en osier). Suit une jolie rue bordée de maisons basques, et… c’est tout. Vous comprendrez que j’ai été un peu déçue de ce village par rapport à la description élogieuse qu’en faisait notre livre ! Oui, il y a de belles maisons traditionnelles, l’endroit est assez calme, mais je n’ai pas eu l’impression de sentir l’atmosphère basque, cette effervescence et ses spécialités culinaires disponibles à tous les coins de rue. Cependant, si vous voyagez depuis un certain temps et avez envie de vous poser, le calme et le charme de l’endroit vous raviront.
De notre côté nous avons passé environ une heure sur place avant de repartir. Mention(s) spéciale(s) tout de même à cette maison peinte d’un bleu absolument extraordinaire, et celle qui porte encore une inscription indiquant qu’elle ne pourra être vendue !
Ceste maison apelée Gorritia a este racheptee par Marie de Gorriti mere de feu Jean Dolhagaray des sommes par luy envoyes des Indes laquelle maison ne se pourra vandre n’y engaiger. Fait en l’an 1662.
On sent que la taille de la plante grimpante est travaillée !
Il est beau mon piment
Espelette est un nom qui parle à tous ceux s’étant déjà rendus au pays Basque, car les piments sont exposés dans presque toutes les boutiques des villes, sont aussi représentés en tableaux, en bijoux… Le village d’Espelette quant à lui est connu, car les piments sont disposés à l’air libre sur les murs des maisons afin de sécher. Il paraît d’ailleurs que le mois d’octobre est la meilleure période pour y aller, car toutes les bâtisses en sont recouvertes .
Le village est plus fréquenté qu’Ainhoa, mais cela reste raisonnable et je retrouve l’ambiance basque que j’aime tant. Dès les premiers piments aperçus, nous dégainons nos appareils photos, mais c’était avant de voir le fabuleux hôtel Euzkadi, bâtiment qui en expose le plus au moment de notre passage. Le rouge sombre des piments est vraiment magnifique, et ferait presque de l’ombre aux volets sans doute fréquemment repeints 🙂
A Espelette, vous trouverez de quoi faire des emplettes pour vous ou vos proches : alcools locaux, sel au piment, charcuterie au piment, épices en tout genre… Ici on le décline sous toutes ses formes ! Nous craquons pour un filet mignon pimenté qu’une charcutière rusée nous a proposé de goûter. Pour l’instant pas encore dégusté ! Aussi, nous faisons une pause en terrasse et respectons notre rituel en testant une bière locale !
Magnifique bâtisse que nous ne sommes pas les seuls à photographier…
Difficile de décider de faire du noir et blanc quand on a une telle palette de couleurs à disposition, mais j’aime le rendu sur cette photo !
Assorties d’un pâté au piment d’espelette, of course 🙂
Une nuit mouvementée
Nous quittons Espelette en fin d’après-midi en direction d’Urepel, dernier village français avant la frontière espagnole. Nous espérons y trouver un coin sauvage pour dormir après notre parking à Biarritz. Nous n’allons pas être déçus !
Ayant pour la première fois prévu un “dîner-popote” (comprenez cuisiné sur le réchaud), nous avons la possibilité de chercher tranquillement un endroit alors qu’il fait jour, ce qui fait toute la différence. A Urepel, où il n’y a grosso modo rien, et surtout pas de coin pour se cacher un peu, nous empruntons une toute petite route qui s’élève en longeant des champs, et tourne, tourne et retourne. On avance à 20 km/h sur ce chemin étroit et plein de nids de poule et roulons une bonne trentaine de minutes, en choisissant au hasard une direction aux quelques intersections que nous croisons. Enfin, c’est la révélation ! Au sommet d’une colline, nous passons devant une bâtisse qui semble abandonnée malgré les moutons tout proches. A sa droite, un chemin d’herbe s’éloigne de la route. Nous décidons de nous y enfoncer sur une trentaine de mètres et de bivouaquer ici, car la vue est bien dégagée.
Ce soir, c’est courgettes au réchaud ! Le vent souffle et nous sommes obligés de bricoler un abri pour cuisiner. Nous dégustons ce simple repas avec un peu de vin rouge en observant la montage…
Lorsque la luminosité baisse, des chevaux semi-sauvages et plein de poulains arrivent au sommet de notre chemin et broutent tranquillement. Nous sommes émerveillés mais ils sont farouches ! Puis un homme vient déplacer les moutons dans le champ juste à côté du camion, et nous assistons au génial combat de deux béliers qui prennent leur élan afin d’entrechoquer leurs cornes.
Au moment de nous coucher, nous faisons moins les malins. La nuit est noire, très noire, et le vent siffle dans les portières. Nous serons réveillés (deux fois !) par un cheval occupé à se gratter contre le camion de tout son poids 🙂 !!! Aussi je vous donne ma technique imparable pour faire fuir un cheval au cas où un jour vous vous retrouviez dans la même situation : actionner le bouton de déverrouillage central. Le “schlack” des portes décadenassées toutes à la fois associé aux clignotants qui s’allument ont filé une sacré frousse à notre gros pépère, qui a pris la poudre d’escampette au petit galop !
Au petit matin, nous patientons longuement à l’intérieur du camion pour laisser passer les chevaux en route pour une balade matinale le long de la route, effrayés par cette grosse bête. Nous sommes heureux comme des papes dans ce paysage magnifique où nous nous sentons seuls au monde. Aujourd’hui, 4e jour après être partis, nous passerons la frontière dans le but d’aller vers un lac indiqué par pôpa comme un super coin, ensuite on avisera !
Auprès de mon arbre, je vivais heureux… Au bout du chemin, la « route » par laquelle nous sommes arrivés
Nos ptits potes
On a rien vu, mais les jumelles c’est rigolo !