Cette fois, c’est en famille que nous sommes partis, pour un circuit de 4 jours avec hébergement en gîte sur les sentiers du GR400, autour du volcan du Cantal. Un format inédit pour moi, car pour la première fois il m’a fallu porter mon sac avec suffisamment d’affaires pour le séjour, de l’eau et un pique-nique. J’ai donc dû prévoir un sac le plus léger possible, capable de parer à une éventuelle mauvaise météo.
Jour 1 : étape Murat – La Boudio
Nous partons guillerets de la gare de Murat, à pied, direction le gîte de La Boudio. Malheureusement, le temps se dégrade rapidement après 1 heure de marche, et ce malgré les prévisions encore bonnes la veille. Un coup d’oeil sur la météo des montagnes confirme nos craintes : il y a une alerte orage et vents violents (85 km/h), alors que nous avons prévu de marcher le long d’une crête. Nous tergiversons, mais des éclairs commencent à s’abattre sur la plaine. On ne plaisante pas avec la foudre, nous faisons donc demi-tour, déçus.
Un petit remontant à Murat, puis nous décidons d’aller manger notre pique-nique à la chapelle de Valentine. La pluie, qui nous a trempés de la tête aux pieds, a également lavé l’orage, et nous pique-niquons sous un immense ciel bleu qui restera présent tout l’après-midi, malgré les prévisions… C’est rageant ! Après une petite sieste à la maison, c’est donc en voiture que nous rejoignons notre premier gîte : le gîte de la Boudio. Une ancienne grange transformée par un couple en superbe auberge. La cuisine est divine, jugez-en par vous-même : velouté de champignons maison, longe de porc cuite à basse température durant sept heures… Nous n’avons pas beaucoup marché, mais nous mangeons comme si !
Jour 2 : La Boudio – Le Falgoux – 24,5 km, 8 heures de marche
Cette fois, nous sommes bien décidés à en découdre avec la marche, maintenant que la météo nous laisse tranquille. Après un solide petit-déjeuner, nous partons pour notre deuxième première vraie étape, en direction du village du Falgoux. Il y a un rassemblement de vieux 4×4 à côté de la Boudio, qui décident de partir en même temps que nous, fumants et pétaradants dans le silence du Cantal. Nous commençons à croire que le monde entier est contre nous !
Heureusement, le silence revient. Nous traversons une plaine, un éclair roux passe : c’est un renard ! Nous montons dans la forêt, nous arrêtons pour un jus de fruit dans un gîte, redescendons vers une nouvelle plaine, montons un col, mangeons notre pique-nique, marchons le long de la crête, puis empruntons une grande (et longue) descente vers le Falgoux, assez fatigante. Nous découvrons qu’il faut régulièrement passer les fils électriques qui délimitent les pâturages, parfois en les décrochant et rattachant derrière nous, parfois en les enjambant par de petites portes en V, et parfois… En passant par-dessous, aplatis sur le sol !
Nous ne le savons pas encore, mais ce sera notre plus longue étape ! 24,5 km, 6 heures de marche effective, 8 heures avec les pauses. Nous sommes tous épuisés (sauf Ben qui crapahute sur chaque rocher qu’il voit, fidèle à son habitude), nous découvrons nos premières (et pas dernières) ampoules. Heureusement, le café-restaurant du Falgoux sait nous remonter le moral avec ses bières locales et ses assiettes de cacahuètes. Une assiette de truffade, une douce nuit au gite communal, nous voilà prêts à repartir !
Jour 3 : Le Falgoux – Le Fau – 18,9 km, 6h45 de marche
Nous repartons plein d’ambitions pour notre troisième deuxième vraie étape, chargés des sandwichs du restaurant du Falgoux que nous avons récupérés au petit matin. Nous avons espéré racheter des Compeed, les fameux pansements anti-ampoules, mais la petite supérette du Falgoux n’a que des pansements classiques. Nous nous en contenterons !
Nous commençons notre étape par une jolie forêt, et la vue sur le Roc du Merle. Après de belles montées, nous nous arrêtons pour pique-niquer au buron de Violental. Nous continuons et passons au pied du Puy Violent, que Paul et Ben décident de gravir tandis que nous autres passons notre tour, la vue n’étant pas la plus belle que nous aurons sur le circuit. Par ailleurs, nous risquons de manquer d’eau donc nous préférons éviter trop d’efforts ! Les paysages deviennent plus montagneux, puis nous retraversons une forêt et des paysages de plaine. Nous manquons d’eau et il fait très chaud.
Heureusement, Yves connaît bien le coin et sait qu’il reste moins d’une heure, je me force donc à patienter 30 minutes avant de boire mes dernières gorgées. Mais le temps passe lentement quand on a la bouche sèche ! Arrivés au gîte communal, c’est le bonheur : nous descendons d’une traite 3 litres de jus multifruits Paquito. Un délicieux nectar industriel, digne des meilleurs jus de fruits pressés quand on a soif !
Nous dînons sur la terrasse au-dessus du gîte, avec vue sur la montagne, servis par une propriétaire assez caractérielle, à l’accent chantant de Sète dont elle est originaire. Une soirée haute en couleurs, qui se termine dès 22 heures car tout marcheur se transforme vite en gros dormeur ! Etape de 18,9 km, 6h45 de marche (pauses incluses).
Jour 4 : Le Fau – Mandailles – 13,8 km, 6h de marche
Au petit matin, catastrophe, nous ne nous sommes pas réveillés ! Nous ouvrons les yeux une heure après notre supposé petit-déjeuner. Nous avons dormi 11 heures d’affilée, imperturbables ! L’orage et la pluie étant de la partie, ce n’est pas « trop » grave, mais nous mettons tout de même le turbo pour quitter Le Fau sous une pluie battante. L’expérience de la marche devient autre : on se sent presque plus proche de la nature, quand elle nous ruisselle sur le visage ! Les sons sont différents, le silence plus présent, mais ce n’est pas désagréable avec le bon équipement. D’autant que la pluie s’arrête finalement assez rapidement pour laisser place à un sympathique soleil.
Nous montons une côte assez pentue, entre le Roc D’Hozières et Roche Taillade, en direction du Puy Chavaroche. Les nuages semblent s’aggriper aux parois rocheuses, glissant parfois d’imperceptibles nuances d’inquiétude dans mon esprit. C’est qu’on n’y voit goutte dans ce brouillard ! Après un pique-nique au milieu des gentianes, nous repartons sous le soleil une nouvelle fois revenu. Nous apercevons des dizaines de vautours au loin, la route du Puy Mary et son cortège de voitures montant à l’assaut du sommet, puis redescendons par une petite-descente-très-raide, au lieu de la longue-descente-moins-raide qui rajoute une bonne heure de marche !
A Mandailles, nouveau resto, nouvelle bière artisanale. Nous appelons le gite, malheur, nous avons réservé pour le lendemain ! Heureusement, il leur reste deux chambres pour six lits en tout, au lieu du dortoir que nous pensions avoir réservé. C’est un peu plus cher, mais beaucoup mieux que de dormir dans un champ ! Le soir, nous nous faisons plaisir : pour moi c’est une entrecôte d’Aubrac servie avec une truffade, et en dessert la « tuerie », une brioche façon pain perdu, caramel beurre salé et boule de glace à la vanille. De quoi cavaler des kilomètres pour la journée du lendemain ! Etape de 13,8 km, 6h de marche (pauses incluses).
Jour 5 : Mandailles – La Boudio – 15 km, 6h de marche
Le gîte de Mandailles est le meilleur gîte de notre séjour, avec celui de La Boudio. Nous avons très bien dormi dans ses chambres décorées avec goût, et apprécié le petit-déjeuner copieux et délicieux. Nous repartons plein d’entrain pour notre dernière journée, en direction du Puy Griou (1690 mètres), au sommet duquel nous allons cette fois monter ! Un peu de forêt, un peu de vaches, le Puy Griou nous est caché pendant une bonne partie de la matinée. Il se dévoile seulement lorsque l’on arrive à son pied, où nous déposons nos sacs à dos pour finir l’ascension très raide sans être gênés.
Au sommet, la vue se dévoile, magnifique, sur une bonne partie du Cantal. Et le vertige, qui pour ma part accompagne souvent les pentes raides, apparaît aussi ! Je reste donc assise bien sagement, avec de redescendre sur les fesses. Yves nous fait alors la surprise de nous emmener un peu à l’écart du sommet, et déterre en toute simplicité une bouteille de champagne millésimé qu’il avait caché sous des pierres, pour fêter mon expatriation avec Bobo dans les prochains mois, pour sa formation de pilote de ligne. La bouteille vient avec une flûte, que dire de déguster une coupette dans la montagne ! C’est surnaturel, très drôle, et assez grisant. Merci Yves pour cette surprise !
Tous joyeux, nous repartons pour le col de Cabre déguster notre dernier pique-nique. Nous découvrons les merveilleuses salades en boîte à 82 centimes testées et approuvées par Yves et Paul sur le GR20, et les salades de pâtes de l’intermarché. Par rapport aux précédentes étapes, il y a un monde fou sur cette section du GR400 ! Nous croisons même une famille avec un âne qui porte leurs sacs à dos. S’ensuit une longue descente vers le gîte de la Boudio, afin de boucler la boucle. Une étape de 15 km et 6h de marche (pauses incluses).
Une dernière bière au restaurant du lac du Sauvage, une dernière énorme truffade à la maison, puis nous rentrons à Paris.
Fourbus, épuisés, ampoulés, mais heureux !
pour le gite la boudiou le falgoux avez-vous fait la breche de roland
Bonjour Martine, et non pas encore tenté cette aventure !! Un jour peut-être 🙂
Bonjour,
Auriez-vous la possibilité de m’envoyer le tracé du trek par hasard?
Avec des copines on aime beaucoup cet itinéraire et on aimerait le reproduire
Bonjour Elouane, malheureusement je n’ai pas le tracé du trek cette fois-ci… ☹️
N’hésitez pas à vous procurer le topoguide GR 400 de la Fédération Française de Randonnée, vous y retrouverez nos étapes ainsi que de nombreux itinéraires avec les explications détaillées, les durées, les balisages à suivre… Bonne rando !