Après la vallée de Colca (voir article précédent), c’est vers le lac Titicaca que nos pas nous mènent. Incontournable d’un voyage au Pérou, ce lac immense (8 372 km²) et aussi le lac le plus haut perché du monde ! Il se trouve en effet à 3812 mètres d’altitude. Il vaut donc mieux être un peu acclimaté à l’altitude avant de s’y rendre, pour ne pas souffrir du soroche.
Départ pour les îles
A Puno, l’une des villes de départ pour les îles du lac, énormément d’agences proposent leurs services. Nous souhaitons au départ éviter de passer par une agence car toutes proposent exactement le même circuit, mais nous nous résignons rapidement à en choisir une car il faut plus de temps pour réussir à partir sans agence. Après une rapide négociation sur les tarifs, nous embarquons donc pour le tour « classique » des îles à savoir : visite des îles Uros, après-midi et nuit sur Amantani dans une famille, puis visite de Taquile le lendemain avant de rentrer à Puno.
Les îles Uros
Nous partons en fin de matinée pour les îles Uros, emblématiques du lac Titicaca. Ces îles sont en effet des îles flottantes artificielles, construites à partir du 13e siècle par leurs habitants, les Uros, aujourd’hui éteints. Ils vivaient ainsi sur le lac pour échapper aux Incas. L’ethnie qui vit désormais sur ces îles s’appellent les Amayras, ils perpétuent les traditions des Uros et subsistent grâce au tourisme. Une partie des Amayras vit de la pêche, et habite sur des îles qui ne se visitent pas.
Ici on vit du tourisme et de la pêche. Les enfants vont à l’école à Puno en bateau.
La visite des îles Uros n’est donc pas l’expérience la plus authentique que vous vivrez au Pérou. Cependant, il est toutefois intéressant d’assister aux explications des Amayras sur la fabrication des îles en roseaux. Il faut savoir qu’ils doivent régulièrement renforcer le sol, et que celui-ci est spongieux et humide en permanence. La sensation de marcher dessus est très spéciale !
En s’écartant un peu, un bassin à poissons. L’eau est omniprésente.
Amantani et ses temples
Arrivée sur l’île
Après une petite heure sur les îles Uros, nous partons ensuite en direction d’Amantani. Il y a plus de 3 heures de bateau, l’occasion de faire la sieste ou de conduire celui-ci… En effet le capitaine du bateau nous proposera de prendre le volant, et voyant que nous nous débrouillons bien ira faire un tour ailleurs !!! Bon, il n’y avait ce jour-là aucun vent et le bateau avance vraiment lentement… 🙂
Les cultures en terrasse de l’île
En arrivant à Amantani, chaque groupe de touristes est accueilli par une famille pour la soirée et la nuit, contre une modique somme (50 soles par personne soit 13€). Les habitants accueillent les touristes à tour de rôle pour que chacun tire un revenu équitable du tourisme, l’unique économie de l’île. Celle-ci fait un peu moins de 10 km2, et compte environ 4000 habitants. Il n’y a dessus ni voiture ni électricité !
Après un peu de repos, notre hôte nous explique la direction des deux sommets emblématiques de l’île sur lesquels se trouvent des ruines de temple : le Pachamama (terre-mère) et le Pachatata (terre-père). Nous mettrons environ 45 minutes à les rejoindre, ça grimpe et il y a beaucoup moins d’oxygène à cette altitude !
Il y a tout de même un sacré dénivelé sur l’île
Un des temples en ruine
La coutume pour les touristes semble être d’attendre le coucher du soleil au sommet de l’île, mais un orage en préparation nous force à redescendre. Les habitants se déplacent beaucoup à cheval, ils ont des airs de cow-boys !
I’m a poor lonesome cow-boy…
Coucher de soleil sur le lac Titicaca et ses îles
Après le dîner nous jouons au loup-garou, à la bougie. Notre hôte veut participer mais pas facile d’expliquer les règles en espagnol… Résultat : aucune partie jouée selon les règles, mais un super bon moment !
A la découverte de Taquile
Taquile paraît bien plus sauvage qu’Amantani. Nous sommes accueillis avec les autres touristes que nous suivons depuis Puno par un des habitants, qui nous explique les traditions de l’île et chez qui nous allons déjeuner. Les traditions sont assez surprenantes !
La tenue traditionnelle des hommes comporte un bonnet, qui selon le côté selon lequel il est porté indique leur statut :
- à gauche, je suis célibataire
- à droite, je suis en couple
- en arrière, je suis fiancé
Lorsqu’un homme veut demander la main d’une femme, il doit remplir son bonnet d’eau. Si l’eau s’écoule rapidement du bonnet, ce n’est pas bien car cela indique qu’il n’est pas de bonne qualité et que l’homme n’est pas sérieux. Chaque bonnet met 3 à 4 mois à être fabriqué !
Les habitants de l’île se marient vers l’âge de 18 ans. Les femmes elles cousent avec du coton mélangé à leurs cheveux une ceinture en préparatif de leur mariage. Une fois mariées elles se vêtiront de noir ou de vert foncé, avec de petits pompons bordant leurs jupes, tandis que les femmes célibataires sont vêtues de couleurs vives et de gros pompons !
Tenue de femme célibataire : couleurs vives et gros pompons
Notre hôte nous montre comment il fabrique du shampoing à base de plantes
La laine est blanche après avoir été lavée au shampoing !
Les habitants de Taquile sont environ 2000, répartis en 6 communautés. L’île compte 36 policiers qui changent chaque année, choisis parmi les habitants. Notre hôte nous expliquera que de riches propriétaires péruviens achètent peu à peu des parcelles de terrain sur l’île pour se faire construire des villas, et que les traditions sont en train de se perdre.
Ce bateau semblait être à l’abandon
Tout comme sur Amantani il y a des cultures en terrasse et des arches en pierre
Technique locale pour éviter que le toit s’envole
Cette femme mariée ramassait des cailloux, on réalise alors à quel point nos vies sont différentes
L’église de Taquile doucement envahie par la végétation
Le calme qui règnent sur les îles du lac Titicaca est très agréable à vivre. Beaucoup de touristes s’arrêtent en effet aux îles Uros. Découvrir la vie et les coutumes de leurs habitants, avoir l’occasion de passer une soirée chez eux a été une super expérience. Un incontournable du Pérou pour moi !