Après quelques jours passés à Bishkek et à Karakol, nous décidons de ne pas nous rendre à Osh comme nous l’avions initialement prévu. C’est un trajet d’une douzaine d’heures en voiture, que nous ne sommes pas sûrs de pouvoir réaliser en raison de la neige, et qui nous forcerait à repasser par la capitale kirghize. Autant profiter plus longuement de la région qui nous entoure ! 

Nous disposons donc de quelques jours pour lesquels nous n’avons rien prévu. Nous choisissons de nous rendre à Jyrgalan, village décrit en une dizaine de lignes par le Lonely Planet comme une destination authentique, qui cherche à développer le tourisme écoresponsable. Allons voir ça de plus près !

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Se rendre à Jyrgalan depuis Karakol

Pour nous y rendre, nous empruntons la maroushka de 8h30, qui part du marché central de Karakol. Dit comme ça, cela paraît simple, mais nous galérons un peu à trouver l’arrêt supposé du minibus. Un chauffeur de taxi nous oriente gentiment, puis un autre kirghiz nous fait signe que nous avons manqué le départ. Nous décrétons qu’il doit sans doute mentir, et bien nous en prend car la maroushka arrive exactement à l’heure prévue, tandis que notre joyeux luron nous adresse un sourire contrit. Tel est pris qui croyait prendre !

Nous prenons la route, la maroushka s’arrête chaque fois qu’un passager veut monter ou descendre. Certains restent une quinzaine de minutes à bord seulement. Il y a des kirghizes, mais aussi des passagers d’origine russe, de type européen avec des yeux et cheveux clairs. Les russes représentaient en effet avant l’indépendance du Kirghizistan (1991) près d’un quart de la population du pays. Ils sont aujourd’hui 350 000, soit 5,5% de la population.

Au fur et à mesure, le paysage devient rural. Nous croisons des tracteurs, des personnes qui travaillent dans les champs avec des outils d’un autre siècle. La nature est belle et l’air piquant quand le chauffeur ouvre sa fenêtre pour fumer une cigarette !

Le terminus est un antique arrêt de bus en bois, à l’entrée du village de Jyrgalan. Bien entendu, notre chauffeur nous demande 100 soms par personne au lieu des 80 soms annoncés dans le guide. Mais nous ne sommes pas à ça prêt. Nous empruntons la route de terre qui traverse le village en direction de notre guest house.

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Ici, l’agence Destination Jyrgalan gère toutes les excursions et s’assure que les revenus issus du tourisme reviennent à la communauté de façon équitable. L’agence gère également la guest house dans laquelle nous logeons et prenons nos repas, car il n’y a pas de restaurant dans le village. Début mai, la haute saison n’a pas encore commencé et nous sommes les seuls touristes. Un catalogue en anglais nous est proposé afin de décider de quoi seront fait les prochains jours : c’est fort agréable !

Après-midi à cheval au lac Turnaluu Kol

Nous partons l’après-midi même à cheval pour le lac Turnaluu Kol, afin de nous entraîner pour le trek à cheval du lac Song-Kol que nous pensons faire en fin de séjour. Nos deux chevaux sont rapidement sellés, et après s’être enquis de notre niveau d’équitation Boris se retrouve avec une monture très calme et placide tandis que la mienne avance d’un pas plus vigoureux !

Nous traversons le village d’un bon pas, les enfants nous adressent de grands « hello », certains de leurs parents aussi. Nous leur rendons leurs saluts avec forces gestes et sourires, un peu crispés tout de même par le fait d’être à cheval. Nous nous retrouvons rapidement agrippés au pommeau de nos selles western car en sortie de village, nous devons traverser un ruisseau et monter une pente assez raide ! Les kirghizes sont des cavaliers hors pairs et n’imaginent sans doute pas que nous autres européens n’avons pas vraiment l’habitude de monter à cheval en montagne tous les jours ! Heureusement, j’ai monté à cheval dans mon enfance et je peux conseiller Boris afin qu’il soit plus à l’aise.

Turnaluu Kol

Nous cheminons sur de vertes collines, les paysages sont agréables et seuls les bruits de la nature viennent troubler le silence de la montagne. Une promenade comme je les aime ! Nous arrivons au bout de deux heures sur les sentiers au lac Turnaluu Kol, connu pour abriter de nombreuses grues lors de leurs migrations. En voici justement deux qui tournoient dans le ciel !

Nous faisons une pause au bord du lac, notre guide pique un somme et les chevaux broutent tout leur content. Nous rencontrons un couple de français venus à pied depuis la guest house en 3 heures de marche. Au retour, nous faisons un détour pour passer par le jailoo, c’est-à-dire le pâturage d’été des kirghizes. Cette prairie, plus haute en altitude que le village, s’étend à perte de vue. C’est superbe ! Malheureusement je n’ai pas sorti mon appareil photo, pensant ensuite revenir à pied à la tombée du jour…  Promenade pour laquelle nous aurons plus tard la flemme 😊

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Notre guide part subitement dans un grand galop avec son cheval, je réussis à maîtriser le mien pour que Boris et moi ne soyons pas entraînés à la suite. En avait-il marre de promener des touristes ?! Je n’ose imaginer si nos chevaux s’étaient lancés eux aussi dans un grand galop… Nous arrivons moulus chez nous après plus de quatre heures à cheval. Un sauna, un bon dîner et une longue nuit nous remettent sur pieds !

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Randonnée à la cascade de Kok-Bel

Le lendemain, nous décidons de partir à pied pour la cascade de Kok-Bel, un aller-retour de quelques heures que nous pouvons faire seuls car l’itinéraire est facile à suivre. A la sortie du village, nous empruntons une route qui se dirige vers le fond de la vallée. De nombreux chevaux et poulains nouvellement nés paissent sur le bas-côté, nous les observons avec plaisir. La vallée est jolie mais de vilains poteaux électriques rappellent que l’homme n’est pas loin.

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Kok Bel

Heureusement, nous finissons par laisser toute trace d’activité humaine derrière nous en arrivant dans la montagne. Nous nous perdons au moment de monter vers la cascade, ayant mal interprété le sens d’une flèche, mais nous finissons par trouver le couloir naturel qui monte jusqu’à celle-ci après être revenus sur nos pas. Le dernier kilomètre se fait sur la neige, au-dessus d’une rivière, au soleil. Nous avons un peu peur que celle-ci ne supporte pas notre poids ! 

kok-bel
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Au retour, nous croisons des kirghizes étonnés de notre présence mais très souriants. Cette balade seuls dans la vallée n’était pas la plus belle de notre séjour en matière de paysages, mais quel calme ! Quelle sérénité ! Un vrai plaisir.

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Nous décidons de quitter Jyrgalan le lendemain car il n’y a plus vraiment d’options de promenade qui nous tentent. Mais en haute saison, quand il y a moins de neige, il est possible de partir plus d’une semaine en trek dans la région dans des paysages qui ont l’air extraordinaires : consultez le site de Destination Jyrgalan !

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Notre avis sur Jyrgalan

Nous sommes ravis d’être venus dans cette bourgade de bout du monde, hors de l’habituel itinéraire touristique autour du lac Issyk-Kul. Nous étions quasiment les seuls touristes, et nous avons été extrêmement bien accueillis par les habitants ainsi que la guest-house. Une parenthèse de calme et de confort que nous avons vraiment appréciée. Notre regret est de n’avoir pas pu partir en trek avec l’agence à cause de la météo, car les paysages semblaient vraiment sublimes dans la région. Ce sera pour une prochaine fois !

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Où dormir à Jyrgalan ?

Nous avons passé deux nuits chez Alakol-Jyrgalan guest house, pour 27€. Cette guest-house est gérée par l’agence touristique du village, offre des chambres et sdb propres et confortables. Nous y avons également pris tous nos repas (en supplément, prix très raisonnables) car il n’y a pas de restaurant dans le village. La guest-house propose des paniers pique-nique consistants si vous souhaitez partir toute la journée, et il y a la possibilité de faire un sauna (en supplément). Bref, on recommande !

Où manger à Jyrgalan ?

Il n’y a aucun restaurant à Jyrgalan. Au niveau de l’arrêt de bus, il y a une toute petite boutique où nous avons acheté snacks et bouteilles d’eau. Je ne me souviens pas s’il y avait de quoi acheter à manger de façon plus consistante !

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