Notre première journée dans la vallée de Colca, intense en émotions, en découvertes et en altitude, nous a laissé épuisés et fourbus. Nous passons la nuit chez une famille de la région, dans des chambres où il fait très froid mais sous des montagnes de couverture qui pèsent une tonne. Couchés presque en même temps que le soleil, c’est à 7 heures du matin que nous nous extirpons du lit pour aller découvrir le quotidien de notre famille et leur donner un coup de main. Le lendemain, c’est le condor des Andes que nous espérons rencontrer !
Le quotidien d’une famille péruvienne
Cette famille vit de l’agriculture et d’artisanat, en plus du tourisme. Nous partons d’abord avec Madame, en direction des vaches, afin de les traire. Ils en possèdent 5, et 3 autres pour la viande. Elle nous explique que ces vaches sont issues de croisements entre des vaches européennes, qui donnent beaucoup de lait, et des races plus rustiques habituées à l’altitude. Celles-ci donnent 5 litres de lait par jour, ce qui est très peu comparé à la trentaine de litres d’une vache française !
Super classe au quotidien en tenue traditionnelle
Notre hôtesse nous demande si certains de nous ont des parents agriculteurs: notre guide lui répond en riant « no, son niños de la ciudad » ! Cela se passe de commentaires… Niños de la ciudad ou pas, nous essayons vaillamment de traire ses vaches qui sont plutôt dociles. Nous sommes environ dix fois plus lents qu’elle et n’arrivons pas à extraire tout le lait à chaque fois, mais nous y mettons du cœur 🙂
Ensuite, nous rejoignons Monsieur dans un champ qu’il faut désherber. Bon, c’est beaucoup moins drôle que traire les vaches, il fait déjà très chaud et les bêches qu’il nous a données sont hyper lourdes. Heureusement pour nous, il nous délivre alors qu’à peine 1/5 du champ est désherbé, pour nous faire goûter une boisson qu’ils font eux-mêmes et qui « donne des forces ».
C’est une espèce de jus marron mousseux, légèrement fermenté, fait à base de maïs. On en boit tour à tour, après avoir versé quelques gouttes sur la terre pour la Pachamama. A ce moment-là, je croise les doigts pour que les foudres de la turista ne s’abattent pas sur moi en raison de cette boisson !!
Déjà vient l’heure du déjeuner. Nous assiettes contiennent : des galettes de quinoa, des pommes de terre, du fromage, des grains de maïs et une sorte de sauce piquante avec des tomates et des oignons hachés. Le but est de tout mélanger pour se faire une sorte de tartine, c’est excellent, par conséquent j’en mange une quantité astronomique et ai du mal à finir le reste du repas, soupe et poulet au quinoa !
Nous quittons nos hôtes après le déjeuner, pour ensuite marcher une heure dans des ruines, puis back to basics : sources chaudes ! Celles-ci sont plus rustiques que celle de la veille, à l’extérieur il y a plusieurs bassins donc certains sont carrément en ébullition… Attention au coup de chaud !
Le soir, nous sommes à Cabanaconde dans un hôtel très chic (notre agence a t-elle voulu compenser notre nuit chez l’habitant ?). Notre guide nous propose un petit « supplément » au programme : se lever à 5 heures pour aller voir le soleil levant. Bon, tout le monde accepte, il est de la région et part ensuite voir sa maman 🙂
Incroyable paysage de la vallée de Colca
Le lendemain nous avons rendez-vous avec le plus grand oiseau terrestre : le condor des Andes !
Vol au dessus d’un nid de condor
Le lever à 5h du mat’ pique un peu… Nous marchons environ 1h15, les couleurs sur la montagne sont jolies mais pour un lever aussi matinal, je m’attendais peut-être à plus exceptionnel.
Lever de soleil
Nuage de volcan !
Nous arrivons à 7h15 à la Croix du Condor. C’est une esplanade située au-dessus du canyon de Colca, beaucoup plus profond que la vallée donc, au-dessus d’un endroit où les condors nichent. Par conséquent, tôt le matin on peut les voir planer au-dessus de nos têtes. Nous nous installons avec la centaine d’autres touristes présents (c’est une attraction de la région, il y a donc des cars, des vendeurs ambulants, tout ce que je n’aime pas !), mais pas le moindre condor…
Dans l’attente du chaland ou du condor…
Alors que nous nous impatientons, d’un coup, en voilà un qui surgit, tout près : magnifique !
Et là, nous sommes peut-être très chanceux, mais c’est un ballet monumental qui se met en place, avec parfois une dizaine de rapaces qui tournoient en même temps. Ils passent d’ailleurs parfois à seulement quelques mètres au-dessus de nos têtes, c’est vraiment extraordinaire. Finalement, je comprends l’attractivité de cet endroit.
Pas facile à photographier car mine de rien, ça va vite !
La croix du condor
Notre guide nous explique que les mâles ont une crête noire et les iris noires, tandis que les femelles ont les iris rouges. Les adultes sont noirs et blancs et les jeunes, marrons.
Nous restons une heure sur place environ et longeons le canyon, où nous avons droit à un cours de géologie de la part de notre guide. Edison est aussi guide en haute montagne, il est vraiment passionnant et passionné.
Démonstration des plaques tectoniques
Nous reprendrons ensuite la route pour presque 8 heures de voyage en direction de Puno où nous passerons la nuit, et où nos chemins avec Edison et Anthony (notre chauffeur) se sépareront. Merci à eux car ces trois jours étaient vraiment extraordinaires !
Des vigognes (ci-dessus) et des alpagas (ci-dessous) sur la route de Puno
[Edit de fin d’article] : je me rends compte que je ne peux pas, malheureusement, passer sous silence ce moment mythique où Margaux, passionnée par les explications de nos hôtes, s’assit sur un cactus poussant négligemment sur le muret de pierres derrière elle 🙂 … A la tienne Margaux !